Ils nous ont quittés, ils sont partis très pressés, ils n’ont même pas eu le temps de nous faire leurs adieux !
Le sort a voulu que cinq grandes personnes, toutes des connaissances à moi, périssent dans un malheureux accident de la circulation, à une vingtaine de kilomètres de notre ville.
Ils étaient tous mariés et pères de familles. Notablement connus dans toute la ville. L’un était un grand Imam dans une mosquée de la ville, un autre était un médecin, spécialiste en Neurochirurgie, le troisième était un grand industriel, un autre était avocat et le cinquième était un Cadre dans un Ministère.
Cette malheureuse nouvelle qui est tombée tel un couperet, a affecté douloureusement la quasi-totalité des habitants, qui sont restés tous en émoi. Enapprenant la nouvelle, qui s’est répandue dans la ville aussi vite qu’un écho, presque toute la ville les a pleurés. Leur disparition inopinée est une véritable perte pour la ville entiére.On a pleuré leurs grandes qualités humaines , leurs grandes moralités qui étaient indiscutablement irréprochables. Ils étaient presque tous riches, et pourtant, ils n’ont rien emporté avec eux, hormis leur grande et sincère foi en Dieu, leur pudeur et leur piété.
Comment ne pas pleurer ces hommes alors que nos savants musulmans nous apprennent que « Lorsque les hommes vertueux meurent, toutes les créatures de la terre les pleurent, mêmes les poissons dans l’eau » !
Dans la ville, j’ai entendu certains dire, qu’ils devaient assister aux obsèques d’un Iman mort à l’âge de 98 ans, dans un village qui se trouvait à une cinquantaine de Kilomètres de notre ville. Qu’elle belle fin !Dans ce sens précis, Dieu nous apprend dans le Coran « …Celui qui sort de sa maison en exil vers Dieu et vers son Messager(Psdl), puis est rattrapé par la mort, son salaire a été en fait porté à la charge de Dieu. »Sourat(Les femmes-4 – V : 100)(Sous-entendu « en cours de route ».C’est une nouvelle affirmation de la prévalence de l’intention des croyants.Si quelqu’un se met en route avec la décision sincère et ferme de faire une action pour la cause de Dieu, le Seigneur lui donne le salaire des exilés, des combattants ou des pèlerins même s’il meurt en cours de route).
Toute la ville s’est vidée pour pouvoir assister à leurs obsèques. Tellement que le Cimetière était restreint, ceux qui sont restés en dehors étaient plus nombreux que ceux qui étaient à l’intérieur du Cimetiére.Desdizaines de personnes sont venues des villes et villages limitrophes pour assister aux obsèques.
Comme ils ont vécus dans cette vie ensemble, le sort a voulu prolonger leur « amitié » même après leurmort.Les cinq tombes étaient alignées l’une à côté de l’autre.Sans doute une des paraboles d’Allah, pour nous enseigner que les musulmans qui ont vécu ensemble sur la voie d’Allah, le seront d’avantage après la mort.
A l’intérieur du cimetière, après « la salat du mort » en leurs mémoires, et avant les obsèques, ils étaient là devant nous, étendus et inertes chacun dans son cercueil.Pourtant, et malgré tous leurs biens matériels en ce monde, ils nous paraissaient aussi pauvres que tous les pauvres. Ils n’avaient même pas le droit à une tenue décente, si ce n’est ce linceul blanc qui les couvrait et les protégeait des regards curieux des gens, ou certainement pour conserver leurs âmes que la mort avait déjà purifiées.
Après l’accomplissement de ce devoir sacré, il a fallu l’intervention des agents de l’ordre pour disperser cette foule impressionnante.
Plus tard, et durant tout l’après- midi, la ville entière semblait triste, les rues étaient presque désertes, la désolation se lisait sur les murs et sur les rideaux des commerces qui, pour la circonstance sont restés fermés.Il faudrait beaucoup de temps, pour que notre ville puisse surmonter cette grande tragédie.
Cependant, je ne sais pas au juste, si c’est nous qui devons pleurer les disparus ou c’est eux qui devraient lefaire.Parce que leur disparition a fait beaucoup « d’envieux » ! Une dizaine de personnes ont souhaité être leur place !
Le Seigneur par sa Miséricorde infinie a voulu que la vie et la mort soient une grande épreuve pour nous. La vie est un bienfait et la mort est un bienfait.cette épreuve représente dans le fonds une grande parabole d’Allah. Elles sont pareil à ce jour qui se lève à l’aurore et se couche le soir.Puisque notre vie devant l’Eternel ne représente en réalité que la durée de cette journée ou seulement une infime partie, puisque les âges ne sont pas égaux à tous les hommes.
Telle est la vie ! Cette vie modeste et si éphémère et pour laquelle nous nous entretuons sans relâche.
Pour revenir au vif du sujet, tous les jours que Dieu fait, il y a des hommes qui meurent et disparaissent parfois comme un éclair, en un simple clin d’œil et deviennent, ces gens qui… ?!
Parmi ces morts, il y en a certains qui nous marquent des années durant par leur disparition, et on a du mal à les oublier et à surmonter leur douleur. Alors que d’autres disparaissent sans laisser de traces,sans laisser de souvenir. Ils ont vécus étrangers et sont morts étrangers parmi les siens. Ils sont présents dans nos esprits le temps de leurs obsèques ! La différence n’est pourtant pas difficile à deviner !
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