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mercredi 17 juin 2015

Paroles des ancêtres pieux concernant les péchés et le repentir


Ibn Abbâs a dit : "Il faut dire que les mauvaises œuvres laissent une tâche noire sur le visage, une obscurité dans le cœur, un manque de dynamisme, un manque de subsistance et une haine dans les cœurs".
Al-Fudhayl ibn ‘Iyadh a dit : "Autant le péché est négligeable pour toi autant il est considérable pour Allah et vice versa".
L'Imam Ahmad rapporte avoir entendu Bilâl ibn Sa'îd dire : "Ne dis pas que tel péché est négligeable, mais dis que celui à qui on désobéit est Très Grand".
Yahya ibn Mu'adh ar-Razî a dit : "Je m'étonne quand j'entends quelqu’un dire dans sa supplication : "Seigneur ne réjouis pas mes ennemis à mes dépens, alors que lui-même il les réjouit tous à ses dépens". On lui dit alors : "Mais comment ?". "Parce que" répondit-il, "il désobéit à Allah et donc réjouira, le Jour de la Résurrection, tous ses ennemis à ses dépens".
L’un des vertueux a dit : "Allah a créé les anges en leur donnant la faculté de raisonner mais non celle de désirer, les bêtes en leur donnant la faculté de désirer, mais non celle de raisonner, les fils d'Adam en leur donnant les deux à la fois. Ainsi, celui parmi eux dont la raison l'emporte sur le désir devient supérieur aux anges alors que celui dont le désir l'emporte sur la raison devient pire que les bêtes féroces".

Ibn al-Qayyim a dit que les péchés nuisent aux corps et que le dommage qu'ils causent au cœur équivaut à celui que font les poisons aux corps selon les différents degrés. Est-ce que ce dommage est seulement dans ce monde sinon comment se fait-il que nos parents (Adam et Eve) furent expulsés du Paradis qui est la demeure du plaisir, du bonheur, de la joie et des délices pour être refoulés dans la demeure des douleurs, des chagrins et des malheurs ? Qu'est ce qui a fait sortir Satan du royaume des cieux pour être expulsé, maudit, déformé de l'extérieur comme de l'intérieur de sorte que son image soit la plus laide et que son intérieur soit encore plus laid que son apparence. Allah lui a changé son statut de rapproché par celui d’éloigné, la beauté par la laideur, le Paradis par l’Enfer, la foi par le kufr (l'incroyance).

Hasan al-Basrî a dit que si l'âme qui est de nature portée vers le mal, refuse de t'obéir quand tu veux faire de bonnes œuvres tu dois toi aussi refuser de lui obéir quand elle t'incite à la désobéissance. Rien ne mérite mieux d'être retenu que l’âme incitatrice, rien ne mérite mieux d'être restreint que ta langue et rien ne mérite mieux d'être rejeté que tes caprices. En fait, même l'animal sauvage n'a pas plus besoin de bride pour le tenir et le retenir que ta propre âme !
Comment atteindre le salut 
La sécurité absolue n'est garantie que pour celui qui est exempt d' :
1. un chirk contraire à l'unicité d'Allah
2. une hérésie qui n'a rien à voir avec la Sunna
3. un désir qui pousse à agir contrairement à l'ordre d'Allah
4. un oubli qui empêche de se rappeler d'Allah
5. un caprice qui va à l'encontre de l'impartialité

La sincérité dans les actes d’adoration couvre tout cela et en est le remède efficace, mais l'invocation d’Allah est plus bénéfique. Elle est l'ennemie des fléaux de tout genre qu'elle combat, traite, prévient, jugule ou, quand ils interviennent, en diminue l’intensité. Rappelons que la perpétration des péchés est l’un des fléaux les plus dévastateur. Par rapport au fléau l'invocation est :
1. soit plus forte que le fléau et, dans ce cas, elle le jugule
2. soit plus faible que le fléau et, dans ce cas, ce dernier l'emporte et alors l'individu est touché, mais l'invocation réussit quand même à en atténuer ses effets
3. soit les deux s'opposent l'un à l'autre et chacun empêche l'autre d'agir. Ne dit-on pas que "celui qui n'invoque pas Allah s'expose à sa colère".

Caractéristiques du pénitent
Le pénitent a le cœur brisé, les larmes abondantes et la conscience en état d'alerte. Quoique toujours inquiet, il est honnête, a l’esprit vif, le cœur en ébullition et la conscience éveillée. Il est sans vanité et sans orgueil, il est plutôt vacillant entre l'espoir et la peur. Dans sa conscience il y a une certaine angoisse, sur son visage apparaît la tristesse et dans ses larmes se cachent des secrets.

Hésitant entre se soumettre et se démettre, le repenti a déjà éprouvé l'amertume de l'éloignement d'Allah et désormais il savoure le bonheur de s'approcher de Lui. De chaque événement il tire ses propres conclusions lui qui découvre la douceur de l’obéissance, la beauté du culte, le goût de la foi et le plaisir de la soumission. Avec ses larmes, il écrit des histoires dont les vers sont composés de gémissements et avec ses pleurs il rédige des discours. Son corps est aminci par le jeûne et ses pieds sont fatigués en raison de la position debout qu'il adopte, de façon constante, afin de s'acquitter de la prière, lui qui a juré de ne plus dormir, de se dépenser corps et âme en adoration et de se repentir sincèrement à Allah. La soumission est devenue sa nature et le chagrin sa caractéristique. Il se reproche tout caprice de sa part ce qui le rend digne d'éloge parce qu'il est revenu à Allah.
Quand il étend son lit pour se coucher dessus, Taouss se met à se tourner de façon agitée, ensuite il se lève, plie son lit et se met à prier jusqu’à l’aube en disant que le souvenir de l'Enfer lui fait perdre le goût du sommeil.

Sept stratégies pour éduquer nos enfants pendant le Ramadan


Le prophète Mohammed ()a dit: « Aucun père ne peut offrir de meilleur cadeau à son fils que de lui apprendre les bonnes mœurs. » (At-Tirmidhi)
Les nombreux aspects du Ramadan : le jeûne, les prières, les valeurs morales, l’aumône, le Coran, la famille, l’Aïd, fournissent une précieuse occasion de fournir une bonne éducation à nos enfants. Qu’ils soient vos propres enfants, ou vos élèves, leur apprentissage ou leur préparation n’est pas un processus facile qui se fait d’une façon automatique. L’apprentissage des enfants exige des efforts, de l’énergie et quelques techniques.
Ci-après quelques astuces et techniques pour transformer les esprits et souvenirs de vos enfants pendant ce Ramadan :
 
1. Les faire participer activement aux activités liées au jeûne de ce mois béni:
 
Il est bien connu que les enfants apprennent plus par la pratique que par la théorie. En moyenne, les élèves retiennent 75% d’une leçon, quand ils apprennent par le biais d’activités pratiques, en comparaison avec 5% par le biais d’un cours magistral ou 10% à travers la lecture. (Brunner, Jerome, ‘The Process of Learning’).
Si par exemple vous voulez apprendre à vos enfants le concept de la Zakat, faites de sorte qu’ils vous aident à en calculer le montant, à décider  de sa destination et à l’envoyer aux ayants droit. L’action et l’enracinement peuvent avoir lieu pendant que les enfants apprennent et pas nécessairement après.
Le Prophète () emmenait sa fille Fatima, qu'Allah soit satisfait d’elle, avec lui quand il allait prier à la Kaba, à la Mecque. Plus tard, à Médine, il emmenait ses petits enfants, Al-Hassan et Al-Hussein, à la mosquée, alors qu’ils faisaient tout juste leurs premiers pas et avant qu’ils ne sachent comment prier.
Un concept devient réel et important pour les enfants quand ils en font l’expérience et non seulement en lisant à son sujet. Ils se rappelleront comment l’accomplir des années après et vous pourrez les trouver en train de dire à leurs amis, ‘Je sais comment calculer la Zakat depuis que je suis  petit. »
 
2. Les impliquer émotionnellement :
Quand les enfants sont émotionnellement impliqués dans une activité, il est rare qu’ils veuillent s’arrêter. Les jeux vidéo et les émissions de télé ciblent les émotions des enfants. En tant que parents et éducateurs, nous pouvons utiliser la même technique pour l’apprentissage.
Les histoires, les chansons, les sketchs, les travaux manuels et les jeux, captent les émotions des enfants. Une fois qu’un enfant est intéressé et enthousiaste, il est plus susceptible de rester attentif jusqu’à la fin et de comprendre le message que vous voulez faire passer. Tout comme nous nous nous rappelons d’événements qui ont été émotionnellement importants dans nos vies, les enfants se rappellent des concepts appris par le biais d’activités qui étaient drôles, amusantes, excitantes ou différentes de l’ordinaire.
N’ayez par peur d’ajouter de l’amusement à l’apprentissage, sans  rien perdre du contenu. Composez une chanson au sujet de l’Aïd, créez une boîte à trésors de hadiths, organiser une soirée quizz à propos du Ramadan, ou lisez une histoire au sujet du Ramadan à Médine. S’ils l’aiment, ils en redemanderont !
 
3. Révéler l’objectif :
Nous entendons souvent les étudiants se plaindre et dire « Pourquoi devons-nous faire ça ? » ou « Cet exercice de mathématiques ne sert à rien. » Malheureusement, nous entendons souvent des réponses telles que, « Parce que je te dis de le faire », « Parce que tu dois le faire. » ou pire, « Tu auras un nouveau lecteur CD si tu finis le livre. »
Comme nous, si les enfants ne voient pas le but ou l’importance d’une action, ils ne seront pas motivés pour la mener à terme. Pour éviter d’avoir de tels commentaires de la part de vos enfants à propos de la prière ou du jeûne, faites en sorte qu’ils en comprennent le but. Avant de commencer n’importe quelle leçon, que ce soit une histoire au sujet des Compagnons du Prophète () ou un travail manuel au sujet de l’Aïd, expliquez exactement pourquoi vous faites l’activité et quels sont les avantages que les enfants vont en tirer.
Rappelez à vos enfants qu’ils effectuent ces actes cultuels pour plaire à Allah, Exalté soit-Il, et non pour vous plaire. Expliquez-leur pourquoi nous avons besoin de plaire à Allah, Exalté soit-Il, et comment chaque action, y compris le fait de faire la vaisselle ou les devoirs de mathématiques, nous aidera à réaliser cet objectif. Si les enfants prient uniquement pour vous plaire, quand vous partez, leur motivation disparaîtra et ils arrêteront de prier.
Si les enfants sont motivés pour jeûner le Ramadan, ou pour lire le Coran en entier rien que pour obtenir un bien matériel (tel qu’un lecteur CD), il se peut qu’ils n’éprouvent jamais d’amour envers Allah, Exalté soit-Il, ou un désir intrinsèque d’effectuer cette action. Ils peuvent s’appliquer dans leur activité car ils accordent seulement de la valeur aux récompenses matérielles, alors quand celles-ci disparaîtront, les actions pourraient disparaître avec elles.
Aidez vos enfants à comprendre que, pour les musulmans, les récompenses peuvent ne pas arriver pendant cette vie-ci. Il se peut qu’ils doivent attendre l’au-delà pour obtenir les plus grandes et les meilleures récompenses.
 
4. Mettre en évidence les grandes idées :
Demandez-vous combien d’équations ou formules vous vous rappelez de votre livre de mathématiques de terminale. Peut être cinq ou deux ou aucune. Soyons honnêtes, la plupart d’entre nous retiennent très peu sur les détails des choses que nous avons apprises.
Les enfants ne retiendront pas toutes les règles du Fiqh de la Zakate ou des ablutions ou de la prière et ils ne sont pas en mesure de le faire. Faites en sorte que le peu qu’ils retiennent, soit exactement ce que vous voulez qu’ils se rappellent. Concentrez-vous sur les grandes idées, telles que la prise de conscience qu’Allah, Exalté soit-Il, nous observe, que nous prenons nos lois du Coran et de la Sunna, que la prière est un moyen de se purifier, etc. Répétez ces idées chaque jour d’une manière différente. Et pendant que ces idées s’enracinent dans les esprits de vos enfants, montrez leur comment apprendre le reste tout seuls, quand ils en auront besoin.
 
Aidez vos enfants à apprendre ‘comment apprendre’. Apprenez-leur où trouver les informations sur le Fiqh dont ils ont besoin ou comment faire des recherches sur un sujet, et à qui demander les informations. Ils seront mieux préparés s’ils maîtrisent les bases et savent comment obtenir les détails.
 
5. Laissez-les prendre des responsabilités :
Les enfants prennent souvent les responsabilités plus au sérieux que les adultes. Le Prophète () avait désigné de jeunes adultes tels que  ‘Ali, Anas et Oussama Ibn Zayd, pour des missions importantes qui, parfois, leur faisaient prendre des postes où ils commandaient des Compagnons plus âgés et plus expérimentés qu’eux.
Donnez aux enfants des responsabilités de commandement de tâches importantes et n’intervenez pas. Donnez à l’un d’entre eux la responsabilité de réveiller tous ses frères et sœurs pour le Souhour. Qu’un autre se charge de mettre à jour, chaque soir l’heure de l’Iftar. Permettez aux enfants de planifier, budgéter et acheter les cadeaux de l’Aïd pour tous les proches parents. Laissez-les choisir les tâches qu’ils veulent prendre en charge.
Permettez-leur de commettre des erreurs et de réaliser, par eux-mêmes, ce qu’ils auraient dû faire. Souvent, l’expérience est plus formatrice que les instructions. Si un enfant sort dans le froid sans manteau, il se rappellera, avant que vous ne le lui rappeliez, de mettre son manteau la fois suivante.
Apprenez aux enfants à être responsables de leur propre apprentissage. Si un enfant demande « Se brosser les dents rompt-il mon jeûne ? » un oui ou un non simple pourrait lui donner la réponse, mais ne fournira aucune formation à long terme. A la place, demandez-lui « Où peux-tu chercher pour trouver cette réponse ? Faisons cette recherche ensemble. »
 
Commencez le mois du Ramadan en demandant à vos enfants de faire un projet de recherche sur ce qui invalide le jeûne. S’ils trouvent les informations par eux-mêmes, il est plus probable qu’ils s’en rappelleront et sauront exactement où les trouver l’année d’après.
 
6. Montrez de l’enthousiasme :
Les enfants seront gagnés par votre enthousiasme. Montrez de l’enthousiasme et un vif intérêt à propos d’un sujet que vous leur apprenez. Montrez à vos enfants que vous avez hâte que le Ramadan débute. Soyez joyeux pendant les heures de prière. Décorez votre maison dans l’attente de l’Aïd.
Prenons le cas du Prophète () qui enseignait à sa communauté tout ce qui lui est profitable et la mettait en garde contre tout ce qui est susceptible de lui causer une quelconque nuisance,  mais c’est son caractère et ses actions qui amenaient le plus les gens à l’aimer et à l’imiter. Soyez un exemple pour vos enfants. Faites un effort réel pour aimer les activités que vous voulez que vos enfants aiment.
 
7. Combiner l’amour avec l’apprentissage :
Abou Houreïra, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que Al-Aqra Ibn Habis avait vu le Prophète () embrasser Al-Hassan (son petit-fils), et lui avait dit : “Je Jure par Allah, que j’ai dix enfants et que je n’ai jamais embrassé l’un d’entre eux ! » Alors, le Prophète () lui dit : « Allah ne fera pas miséricorde à celui qui ne se montre pas miséricordieux envers autrui. »(Mouslim)
Montrez aux enfants que vous les aimez, quelle que soit leur performance. Permettez à chaque enfant de progresser à son propre rythme. Dire à votre enfant : regarde comme ta cousine Amina a déjà fini le 15ème Djouze’ (du Coran) » ne fera que diminuer son estime de soi et le décourager par rapport à ce qu’il avait accompli.
La compétition et la comparaison exagérées peuvent souvent conduire à la résignation et au manque de motivation pour les enfants qui apprennent différemment ou à un rythme plus lent. Permettez aux enfants d’évaluer leurs propres progrès et de se comparer à leur précédent niveau et non pas à celui des autres.
 
Faites de ce Ramadan le début d’une expérience de formation mémorable et durable, pour vous et pour vos enfants !

Les femmes pieuses et les prières nocturnes



Les prières nocturnes constituent une pratique cultuelle qui relie les cœurs à Allah le Très Haut et les rend capables de vaincre les instigations de la vie périssable et de lutter contre les âmes charnelles à un temps où les voix se calment, les yeux se ferment et les dormeurs se tournent dans leurs lits.

C'est pourquoi les prières nocturnes constituent un paramètre qui permet de mesurer la sincérité de la détermination et de «déceler» les signes distinctifs des grandes âmes. Allah a rendu hommage aux prieurs de nuit et les a distingués des autres en ces termes (sens du verset): «Est- ce que celui qui, aux heures de la nuit, reste en dévotion, prosterné et debout, prenant garde à l’au-delà et espérant la miséricorde de son Seigneur... Dis: "Sont- ils égaux, ceux qui savent et ceux qui ne savent pas? Seuls les doués d’intelligence se rappellent.» (Coran : 39/9)

Les femmes des ancêtres pieux s'efforçaient à leur tour de pratiquer les prières nocturnes avec acharnement. Quelle est la situation des femmes d'aujourd'hui par rapport à ces grandes actions-là ?

Urwa Ibn Zubayr a dit : « Je me suis rendu un jour auprès d'Aïcha (radhi Allahou ‘Anha) pour la saluer et je l'ai trouvée en prière récitant les 1er versets de la sourate 52. Elle répétait ces versets et pleurait. Je l'ai attendu, mais, las de l'attente, je suis allé au marché pour une affaire. Et puis je suis retourné et retrouvé Aïcha comme je l'avais quitté. Elle répétait toujours les mêmes versets dans sa prière et pleurait.

Selon un hadith d'Anas Ibn Malick (radhi Allahou ‘Anhou), le Prophète (sall Allahou ‘Alayi wa Salam) a dit: «Gabriel m'a dit: ”reprends Hafsa, car elle jeûne beaucoup et fait beaucoup de prières nocturnes.”» (Rapporté par al-Hakim et cité dans Sahih al-Djami).

Mu'adha al-Adwiyya, une pieuse femme de la génération qui a succédé aux Compagnons, se mit à prier en compagnie de son mari, Sila Ibn Ashyam, la nuit de leurs noces jusqu'à l'aube. Quand son mari et son fils furent tués dans la guerre sainte, elle se mit à passer la nuit à prier, à se livrer à des actes cultuels en signe d'expression de son humilité (à l'égard d'Allah). Elle dormait le jour. Quand il lui arrivait de somnoler au cours de ses longues prières nocturnes, elle se disait: ô mon âme, le sommeil est devant toi. »

Habiba al-Adwiyya avait l'habitude, après la prière d'Al-Isha, de monter sur le toit de sa maison, après avoir bien attaché ses vêtements, et disait : « Mon Seigneur, les étoiles ont disparu, les yeux endormis et les portes des rois bien fermées. Seule Ta porte reste ouverte. Tout amoureux s'est retiré avec son bien aimé. Me voici devant Toi. Et puis elle se mettait à prier et à s'entretenir avec son Maître jusqu'à l'aube. A l'arrivée de l'aube, elle disait : « Mon Seigneur, voilà la nuit qui s'achève. Voici le jour qui pointe. Si seulement je pouvais savoir si ma nuit a été agréée par Toi car alors je m'en féliciterais ou rejetée car alors je chercherais à me consoler. »

Amra, l'épouse d’Habib Al-Adjami, se mit au cours d'une nuit à prier alors que son mari dormait. Comme elle s'est rendue compte que son mari continuait à dormir malgré l'approche de l'aube, elle le réveilla et lui a dit: « Monsieur, la nuit s'est retirée et le jour arrive à grande vitesse et vous avez devant vous un long chemin à parcourir et un viatique très maigre. Les cortèges des gens pieux sont passés devant nous et nous nous restons encore sur place.»
 

La femme en période de menstrues et le jeûne


D'après Mo`aadhah bint `Abd Allah Al-`Adawiyyah, qu'Allah lui fasse miséricorde: «Je demandai à`Aïcha, : pourquoi la femme en période de menstrues rattrape-t-elle le jeûne mais pas les prières?
-           Es-tu donc une Harouriyya?, répondit `A'icha.
-           Non, je ne suis pas une Harouriyya, mais je pose cette question, répondit la femme.
-           Du temps du Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) répliqua `Aïcha, on nous ordonnait de rattraper le jeûne mais pas les prières.» (Boukhari et Mouslim) 
Cette version est celle de Mouslim.
Dans une autre version, Mo`aadhah demanda à `Aïcha, : «Une femme doit-elle rattraper les Salaates (prières) qu'elle a manquées pendant ses menstrues?
-           Es-tu donc une Harouriyya? demanda `Aïcha; aucune de nous n'était obligée de rattraper les Salates qu'elle avait manquées pendant ses menstrues» (At-Tirmidhi)
D'après `Aïcha, : «Du temps du Prophète, Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam, quand nous nous purifiions après nos menstrues, il [le Prophète ()] nous ordonnait de rattraper le jeûne (que nous avions manqué) mais pas les prières» (At-Tirmidhi: Hassan)
At-Tirmidhi ajouta ensuite: «Les Oulémas sont unanimes quant au fait que la femme en période de menstrues rattrape les jours de jeûne qu'elle a manqués mais pas les prières».
 
La question que posa `Aïcha, : « Es-tu donc une Harouriyya ? » traduit sa condamnation de la question de la femme. En effet, les Harouriyyas étaient une secte kharijite originaire d'un village nommé Harouraa' près de Koufa. Ils sortirent de ce village et étaient qualifiés d'excessifs et de rigoristes. Certains parmi eux exigeaient de la femme en période de menstrues de rattraper les Salates manquées au cours de ses menstrues contrairement aux Hadiiths et à l'unanimité des Oulémas. C'est pourquoi `Aïcha lui posa cette question sous forme de critique en voulant dire: fais-tu partie de cette secte?
Enseignements et règles:
1-        Interdiction du rigorisme, de l'exagération en matière de religion, et obligation d'observer à la lettre les textes, de les mettre en application et d'user des dispenses qu'Allah, Exalté soit-Il, autorise à Ses serviteurs. De même que l'exagération est blâmable, la négligence en matière de religion l’est également. Le meilleur est le juste milieu, lequel réside dans le recours à l’ensemble des textes.
2-        Autorisation de condamner le rigorisme en matière de religion, d'une manière adéquate qui permet d'atteindre les objectifs visés sans entraîner des dommages plus graves.
3-        En voyant le Mufti le considérer comme rigoriste à cause de sa manière de poser la question, celui qui pose la question doit manifester qu'il le fait pour être guidé et non pas pour être excessif. Mo`aadhah agit de cette manière en disant: « non, je ne suis pas une Harouriyya, mais je pose la question». Dans ce cas, le Mufti doit répondre de manière à supprimer toute ambiguïté, tout comme l'a fait `Aïcha, .
4-        La raison la plus importante des verdicts religieux est de se soumettre aux ordres d'Allah, Exalté soit-Il, et de Son Messager (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam). Ainsi fut la justification de `Aïcha, , en indiquant que le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) leur ordonnait de rattraper le jeûne mais pas les prières. Autrement dit, s'il avait été obligatoire de rattraper les Salates manquées, le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) leur aurait
ordonné de le faire, car le Prophète (Salla Allahou 'Alaihi wa Sallam) était celui qui se souciait le plus du bien de sa nation en éclaircissant tout ce qui avait besoin d'éclaircissements. Ainsi, le musulman doit être soumis à Allah, le Très Haut, respecter Sa Charia, observer les textes établis. Il exécute les ordres prescrits par la Charia, et s’abstient des choses interdites parce que la Charia les a prohibées, même s'il n’en comprend pas la cause.
5-        Ibn `Abdul-Barr, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit: «Tout le monde est d’accord pour dire que la femme en période de menstrues ne jeûne pas et rattrape les jours manqués sans rattraper les Salates, sans aucune divergence à cet égard, grâce à Allah. D'ailleurs, ce qui fait l'objet d'unanimité chez les musulmans est la vérité et ne permet aucune excuse».
6-        Le fait que la Charia n’oblige pas à rattraper les prières témoigne de sa souplesse, de sa tolérance et de sa miséricorde envers les femmes. La raison en est que la Salate se répète et qu’il est difficile que les femmes la rattrapent. Elles ont le devoir de louer Allah, Exalté soit-Il, pour cette tolérance et cette indulgence envers elles.
7-        Si la femme s’est purifiée juste après le lever du soleil, il ne lui est pas permis de jeûner ce jour et elle doit le rattraper car elle avait ses menstrues au moment où l'aube a paru.
8-        Si la femme a ses menstrues un moment avant le coucher du soleil, son jeûne est nul et elle doit rattraper ce jour-là.
9-        Si la femme a ses menstrues un moment après le coucher du soleil, son jeûne est valide.
10-      Si la femme en état de jeûne sent le sang ou les douleurs des menstrues, mais que le sang ne s’écoule qu'après le coucher, son jeûne est valide.
11-      L'on apprend à travers ce Hadiith que le malade a le droit de rompre le jeûne même s'il se sent relativement fort, s'il fait face à des difficultés et s'il craint l'aggravation de la maladie. La femme en période de menstrues n'est pas affaiblie, mais il lui est difficile de jeûner à cause de l'écoulement du sang, qui est une maladie.
 

La femme et le mois sacré


Quels heureux moments que ceux où l’on voit les groupes de musulmans et de musulmanes se rendre dans les mosquées pour accomplir la prière de tarâwîh ou la prière nocturne pendant le mois sacré de Ramadan. Quiconque contemple et réfléchit à cette scène trouvera qu'elle recèle des valeurs nobles relatives à la foi. Il se trouvera alors transporté dans cette ambiance spirituelle, appréciera la beauté de l'adoration sincère, et envisagera l'avenir avec confiance et optimisme. Ces jeunes gens et ces jeunes filles qui affluent vers un seul endroit, se tiennent derrière un seul imam et disent tous en même temps « âmîn » à la fin de la même invocation. Aucun autre rassemblement ne peut entraîner une telle effervescence de foi et une telle inspiration spirituelle.
Nous sommes heureux, en voyant l’enseignante, l'étudiante, la pauvre ou la riche se rendre tôt à la mosquée, emportant avec elles leur exemplaire du Coran. Elles passent la journée à évoquer Allah, exalté soit-Il, à L'invoquer et à Le supplier avec recueillement. Et les voilà la nuit en train de prier, de réciter le Coran et d'assister aux séances d'invocation, dans le but de consolider leur foi. Pendant le mois sacré, la femme se met à invoquer Allah, exalté soit-Il, pour qu'Il lui accorde Sa protection et Sa miséricorde, et qu'Il affermisse ses pas sur le droit chemin. Elle n'oublie pourtant pas de consacrer une partie de ses pensées et de ses invocations à ses coreligionnaires vivant aux quatre coins du monde, car le lien qu'elle entretient avec eux, issu du credo commun, est toujours vif dans son cœur.
Au cours de ce mois béni, la femme croyante donne la réplique à ceux qui veulent faire de ce mois une période de paresse, un moment pour envahir les marchés ou une perte de temps en regardant des émissions qui appauvrissent la pensée et tuent tout sentiment de jalousie. Elle est consciente que, de nos jours, ce mois intervient à une époque où les tentations et les facteurs qui détournent les gens de l'adoration d'Allah, exalté soit-Il, se multiplient, et où la compagnie qui aide à faire le bien fait défaut. Elle cherche alors dans les versets coraniques une provision qui l'aide à poursuivre la marche de la da'wa et de la foi avec sérénité, et une pleine confiance en sa religion. Je vois mes sœurs croyantes un peu partout écouter attentivement des histoires qui relatent l'attitude des croyants et des croyantes, évoquée dans le Coran, qui est influencée par ces âmes sublimes et qui, en conséquence, s'engagent à rejoindre ce cortège de militants.
Consciente que ce mois béni regorge de moyens apparents et cachés pour se rapprocher d'Allah, exalté soit-Il, elle tente autant qu'elle le peut de se servir de ces moyens. Elle accomplit la prière, donne l'aumône, honore les liens de parenté et récite le Coran, sans pour autant oublier son cœur : elle s'en remet à Allah, exalté soit-Il, Le supplie, réitère son repentir, en étant certaine de son triomphe, et implore son Seigneur avec recueillement. Par conséquent, son amour et son attachement à ce mois sacré augmentent, au point de souhaiter que toute l'année soit Ramadan.
Je recommande à mes sœurs musulmanes de profiter de certains moments : après l'aube, elles peuvent mémoriser le Coran ; l'après-midi, elles peuvent rencontrer leurs sœurs, parmi les voisines, pour étudier certains versets et s'enjoindre mutuellement le bien.
En accueillant le mois de Ramadan, n'oublions pas d'invoquer Allah, exalté soit-Il, en faveur de nos oulémas qui ont rendu l'âme l'an passé. Nous implorons Allah, exalté soit-Il, de faire de leurs tombes des jardins du Paradis, de les combler de Sa miséricorde, de leur accorder les lieux les plus élevés du Paradis, et de nous réunir avec eux, ainsi qu'avec nos parents et tous les musulmans, dans la demeure de Sa miséricorde.

Comment nous préparer pour accueillir le Ramadan


Allah le Très Haut dit (sens du verset) : « (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d'entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous, afin que vous en complétiez le nombre et que vous proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, et afin que vous soyez reconnaissants ! » (Coran 2/185).
Ce mois béni est une grande occasion pour le bien, la pratique cultuelle, la dévotion et l’obéissance (à Allah).
C’est un mois important, une belle occasion, un mois au cours duquel les bonnes œuvres sont décuplées, les mauvaises aggravées, les portes du paradis ouvertes et les portes de l’enfer fermées. Allah y agrée le repentir des auteurs de péchés et de mauvaises actions. C’est un mois dont le début est miséricorde, le milieu pardon et la fin affranchissement de l’Enfer.
Remercions Allah, exalté soit-il, pour les occasions de bien et de bénédiction qu’Il nous a données. Remercions-Le de nous avoir réservé des causes de grâce et des catégories de bienfaits abondants. Profitons du passage de ces moments sacrés et de ces occasions privilégiées en les ornant par l’accomplissement des actes de piété et par l’abandon des actes interdits. C’est ainsi que nous mènerons une bonne vie et accéderons au bonheur éternel après notre mort.
Pour le vrai croyant, tous les mois sont des occasions pour la dévotion, toute sa vie étant une occasion pour l’obéissance. Mais son désir pour le bien se renforce considérablement au mois de Ramadan, et son cœur se livre avec plus d’énergie à la dévotion. Il s’oriente vers son Maître Transcendant et Très Haut. Pour Sa grande générosité, notre Maître octroie Sa grâce aux croyants jeûneurs et leur accorde une récompense multipliée pendant ce temps particulier. Il les rétribue abondamment pour leurs bonnes œuvres.
Combien aujourd’hui ressemble à la veille ! Les jours passent rapidement comme des instants. A peine avons-nous accueilli le Ramadan que nous lui disons au revoir. Et, peu de temps après, nous accueillerons le Ramadan une nouvelle fois. C’est à nous de nous dépêcher d’accomplir de bonnes œuvres dans ce mois important et de veiller à tout ce qui peut plaire à Allah et nous procurer le bonheur le jour où nous Le rencontrerons.
 

Après cette brève introduction voyons comment pouvons-nous à présent nous préparer pour accueillir le Ramadan ?
 

La préparation du Ramadan commence par un examen de conscience pour constater sa propre négligence dans la réalisation des exigences des deux attestations et dans l’accomplissement des obligations et l’abandon des sources de plaisir inutile ou suspect.
Le fidèle doit évaluer sa conduite afin que le Ramadan marque une accélération de sa progression dans la foi. Car celle-ci peut augmenter ou diminuer ; l’obéissance l’augmente et la désobéissance l’affaiblit. L’obéissance commence par la réalisation de la vraie servitude envers Allah Seul. Cela est marqué par la croyance ferme qu’Allah est le Seul qui mérite vraiment d’être adoré. Et puis on Lui consacre toute forme d’adoration sans rien Lui associer en cela. L’on doit aussi être convaincu que ce qui nous arrive ne pourrait pas ne pas nous arriver et ce qui nous a raté ne pourrait pas nous frapper puisque tout est prédéterminé.
Nous nous abstenons de tout ce qui s’oppose à la réalisation des deux attestations de foi et nous évitons d’introduire des innovations dans la religion et réaffirmons notre alliance et notre désaveu ; nous nous allions avec les croyants et déclarons notre hostilité aux infidèles et hypocrites. Nous éprouvons de la joie quand les musulmans remportent une victoire contre leurs ennemis et nous suivons l’exemple du Prophète ( ) et de ses Compagnons et appliquons sa Sunna et celle des califes bien guidés qui lui ont succédé. Nous aimons la Sunna et ceux qui l’appliquent et nous la défendons partout et toujours.
Ensuite, nous faisons notre propre examen de conscience pour la négligence que nous manifestons dans les pratiques rituelles comme l’accomplissement des prières en groupe, le rappel d’Allah, le Puissant et Majestueux, le respect des droits du voisin des proches et des autres musulmans. Il en est de même de notre laxisme relatif à la recommandation du bien, à l’interdiction du mal, à la recommandation mutuelle de la vérité, à la persévérance en cela, à la persistance dans l’abandon des mauvais actes et dans l’accomplissement des actes cultuels et l’endurance des décrets d’Allah le Puissant et Majestueux.
L’examen de conscience doit encore concerner les actes de désobéissance et l’acharnement aux plaisirs. Il s’agit alors de cesser tout acte de désobéissance majeur ou véniel ; qu’il soit accompli à l’aide de l’œil comme un regard porté sur un objet interdit ou par l’oreille comme l’écoute de la musique ou par le pied comme la marche vers ce qu’Allah le Puissant et Majestueux n’agrée pas ou par les mains comme leur usage contraire à l’agrément d’Allah ou la bouche comme la consommation de ce qu’Allah a rendu illicite comme le fruit de l’usure ou de la corruption ou d’autres revenus qui entrent dans la rubrique : spoliation des biens d’autrui.
Nous devrions avoir présent à l’esprit qu’Allah tend la main le jour pour permettre au pécheur de la nuit de se repentir et tend la main la nuit pour permettre au pécheur du jour de se repentir. A ce propos, Allah le Très Haut a dit (sens des versets) : «- Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (Paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux, - qui dépensent dans l' aisance et dans l' adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants - et pour ceux qui, s'ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d'Allah et demandent pardon pour leurs péchés - et qui est - ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait. - Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien ! » (Coran 3/133-136) et : « - Dis : "Ô Mes serviteurs qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde d’Allah. Car Allah pardonne tous les péchés. Oui, c’est Lui le Pardonneur, le Très Miséricordieux.» (Coran 39/53) et : «-Quiconque agit mal ou fait du tort à lui-même, puis aussitôt implore d’Allah le pardon, trouvera Allah Pardonneur et Miséricordieux. » (Coran 4/110).
C’est avec cet examen de conscience, avec ce repentir et cette imploration du pardon que nous devrions accueillir le mois de Ramadan : « Le vrai intelligent est celui qui se maîtrise et œuvre pour se préparer à la mort. L’incapable est celui qui s’adonne à la passion et souhaite tout obtenir d’Allah ».
Le mois de Ramadan est certes un mois de profits et de gains. Le commerçant averti saisit les opportunités pour augmenter ses bienfaits. Profitez de ce mois grâce à la dévotion par la multiplication des prières, la lecture du Coran, le pardon aux autres, la bienfaisance à leur égard et la distribution d’aumônes aux pauvres.
Au mois de Ramadan, les portes du Paradis sont ouvertes, les portes de l’Enfer soigneusement fermées, les démons enchaînés et chaque nuit eu lieu cet appel : ô celui qui cherche le bien ! Avance. Ô celui qui cherche le mal ! Recule.
Soyons de bons serviteurs d’Allah fidèles à la tradition des ancêtres pieux et guidés par la Sunna de notre Prophète (Salla Alahou Alaihi wa Sallam) de sorte à obtenir à la fin du Ramadan le pardon de nos péchés et l’exaucement de nos bonnes œuvres.
Sachons que Ramadan est le meilleur des mois. Ibn al-Qayyim a dit : « La comparaison des choses créées par Allah amène à préférer le Ramadan à tous les autres mois et ses dix dernières nuits à toutes les autres ». Voir Zâd al-ma'âd, 1/56.

Ce mois est préféré aux autres pour quatre raisons :
Premièrement, il comprend la meilleure nuit de l’année, la nuit du Destin à propos de laquelle Allah le Très Haut dit (sens des versets) : «-Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’al-Qadr. - Et qui te dira ce qu’est la nuit d'al-Qadr ? - La nuit d'al-Qadr est meilleure que mille mois. - Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l'Esprit, par permission de leur Seigneur pour tout ordre. - Elle est paix et salut jusqu'à l'apparition de l'aube. » (Coran 97/1-5).
La pratique cultuelle faite dans cette nuit est meilleure que les pratiques cultuelles faites dans mille autres mois.
Deuxièmement, c’est au cours de ce mois que le meilleur livre fut révélé au meilleur des prophètes ( ). A ce propos le Très Haut a dit (sens des versets) : « (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement.» (Coran 2/185) et : « - Nous l’avons fait descendre en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit, - durant laquelle est décidé tout ordre sage, - c’est là un commandement venant de Nous. C’est Nous qui envoyons (les Messagers)» (Coran 44/3-5).
Dans al-Ma'djam al-Kabîr, al-Tabarânî a rapporté de même que l’Imam Ahmed d’après Waila ibn al-Asq’a (qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah ( ) a dit : « Les feuilles d’Ibrâhîm furent révélées durant la première nuit du Ramadan, et la Torah à la sixième nuit du mois et le Coran à la vingt quatrième » (hadith déclaré bon dans Al-Silsîla al-Sahîha, 1575).
Troisièmement, les portes du Paradis sont ouvertes pendant ce mois et les portes de l’Enfer fermées et les démons enchaînés.
D’après Abû Hurayra (qu’Allah soit satisfait de lui) le Messager d’Allah ( ) a dit : « A l’arrivée du Ramadan, les portes du Paradis sont ouvertes, celles de l’Enfer fermées et les démons enchaînés » (Rapporté par Boukhari et Mouslim).
Al-Nasâ`î a rapporté d’après Abû Hurayra (Qu’Allah soit satisfait de lui) que le Messager d’Allah ( ) a dit : « A l’arrivée du Ramadan, les portes du Paradis sont ouvertes, celles de l’Enfer fermées et les démons enchaînés » (déclaré authentique par al-Albânî dans Sahîh al-Djamî', 471). Al-Tirmidhî, Ibn Mâdja et Ibn Khuzayma (selon une version) ont rapporté : « Dès la première nuit du Ramadan, les démons et les plus méchants des djinns sont enchaînés et les portes de l’Enfer sont toutes fermées et celles du Paradis toutes ouvertes. L’on appellera ainsi : ô chercheur du bien ! Avance. Ô chercheur du mal ! Recule. Et, à chaque nuit, Allah affranchit des gens de l’enfer » (déclaré authentique par al-Albânî dans Sahîh al-Djamî' (759).
On peut se demander : si les démons sont enchaînés pourquoi tant de maux et de péchés sont perpétrés durant ce mois ?
La réponse est que ceux qui respectent les règles et conditions du Ramadan ne sont concernés que faiblement. On peut aussi dire que seule une partie des démons est enchaînée : les plus méchants.
On peut encore dire qu’il s’agit d’une diminution des maux. Ce qui est constaté. Car les maux et péchés sont moins fréquents dans ce mois. En outre, l’enchaînement de tous les démons n’implique pas nécessairement l’absence totale de maux et péchés, ceux-ci ayant d’autres causes que les démons, comme les mauvaises âmes, les habitudes odieuses et les démons à visage humain. (Voir Fath al-Bari, 4/145).
Quatrièmement, le mois comprend beaucoup d’actions cultuelles. Certains de celles-ci ne se retrouvent qu’en Ramadan. C’est le cas du jeûne, des prières nocturnes, de la distribution des nourritures, de la retraite spirituelle, de l’aumône et de la lecture du Coran.
Nous demandons à Allah, l’Auguste, l’Immense de nous assister tous à bien jeûner, à bien célébrer les prières nocturnes, à faire les actes d’obéissance et à nous abstenir des interdits.

Vers un lien plus étroit avec le Coran durant le Ramadan


Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

On raconte qu'un fils demanda à son père – qui fut un grand homme de science – comment il était parvenu à ce niveau (de savoir) ? Le père fit signe vers le Coran et dit à son fils les deux vers suivants :
C'était ça que j’ouvrais et refermais… jusqu’à atteindre ce que j'espérais.
Persiste à le lire et abandonne celui qui l'abandonne…car la Révélation est le meilleur savoir que tu puisses acquérir
.

Dès le début du mois de Ramadan on constate la faible affluence vers le Coran surtout après la fin de sa première décade, ce qui témoigne de la tiédeur de l'accueil qu'on réserve à ce mois béni. Pour pallier à cela je propose de suivre les étapes suivantes :

La première étape : la lecture des livres qui s’intéressent au Livre d’Allah En effet, la lecture des livres qui traitent de la grandeur du Coran et incitent à sa lecture permet d’aiguiser les volontés, parmi ceux-ci :
1- Hâdhihi risâlât al-Qur`ân (Tels sont les messages du Coran et telle est l’éloquence du message Coranique) du cheikh Farîd al-Ansârî
2- Madkhal ila-l-ta’rîf bi-l-Mushâf al-charîf (Introduction à la description du Noble Coran) de Hâzim Haydar
3- Al-tarîq ila-l-Qur`ân (La voie vers le Coran) d’Ibrâhîm al-Sakrân
4- Al-muchawwiq ila-l-Qur`ân (Ce qui suscite le désir de lire le Coran) de l'auteur de ces lignes

La deuxième étape : renouer avec la récitation et l'écoute du Coran
Ceci se concrétisera en s'imposant un wird (une partie fixe) de Coran qu'on n'omettra jamais de lire aussi occupés soyons-nous. Ceci fut le procédé suivi par nos honorables prédécesseurs qui l'appliquaient à la lettre et quand ils ne parvenaient pas à l'accomplir la nuit, ils le rattrapaient le jour suivant. Cette pratique devra se faire de manière progressive afin d’éviter la fatigue.
L'homme doit savoir qu'en commençant à écouter le Coran ou à le réciter il retrouvera la voie vers sa propre purification ainsi que la dissipation de l'obscurité et son remplacement par la lumière. Arrivant au stade de la clareté, la guidée par le Coran apparaît à travers un surcroît de luminosité du cœur, d'où la jouissance due à cette dernière. La guidée totale se produit après la disparition totale des traces de péchés.
Notons que la guidée par le Coran se réalise avec l'absence de l'affliction et l'impatience qu'on ressent dans l'accomplissement de la prière et de la lecture du Coran. La guidée par le Coran n'est pas seulement l'apparition de la lumière, mais aussi la dissipation des ténèbres ; ce qui constitue une guidée plus sérieuse et plus pérenne. Vu ces difficultés, beaucoup de gens ne patientent pas à cause de l'ennui ou du fait qu'ils succombent facilement aux tentations. Par ailleurs, beaucoup de gens n'appréhendent pas le besoin qu'ils ont de faire preuve d'abnégation et de patience pour venir à bout des effets de l'insouciance et du péché sur leurs cœurs et de jouir de l'écoute du Coran et de la prière ! Le but recherché est donc :
Premièrement : ne vous pressez pas, sachez que la voie vers la droiture de l'âme est longue et laborieuse
Deuxièmement : en fonction des restrictions que vous vous imposez en vous abstenant de succomber aux tentations de votre âme et de votre faculté à dompter votre psyché vous pourriez la mener sur le droit chemin.
Troisièmement : si vous voulez réellement mettre à profit ce mois, vous devrez agir sur deux fronts :
1- Empêchez le tort d'atteindre vos cœurs : le tort parvient directement au cœur via l'œil et l'oreille. Le fait d'expliquer ce point pourrait être long mais sa preuve est dans le Coran. Donc n'entendez pas et ne regardez pas le mensonge ni le faux qui, hélas, crèvent les yeux ; ensuite, ne consommez pas les biens mal acquis et n'abusez pas des paroles vaines à défaut de pouvoir vous en empêcher !
2- Exposez vos cœurs à la Révélation le plus longtemps possible, ne vous pressez pas et, surtout, ne vous découragez pas !
Quatrièmement : s'influencer par les délices du Coran n'est pas le fait de pleurer en écoutant les belles voix comme le font certains non-locuteurs de l'arabe subjugués par la beauté de la psalmodie du lecteur alors qu'ils n'en comprennent pas un mot. Ceci relève plutôt de l'allégresse produite par la musique. Ce qui caractérise la jouissance par le Coran est qu'elle ne se perd pas quel que soit le lecteur pourvu que sa récitation soit conforme aux règles de l'art de la psalmodie, même si la beauté de la voix pourrait lui apporter un plus. En effet, il n'est pas défendu d'aller chercher les belles voix dans les mosquées, même lointaines, en vue de mieux pouvoir dompter sa psyché. Toutefois, il faut éviter d’imiter ceux qui perdent la moitié de la nuit dans les va-et-vient continuels entre les mosquées dans lesquelles on récite le Coran.
Enfin, le combat contre la psyché, les propensions et Satan, contrairement aux autres, ne se termine qu'avec la mort ! Donc adaptez-vous à sa continuité et sachez que les « inattentions et les sommeils » sont difficilement évitables mais ne dormez pas longtemps !

La troisième étape : s’intéresser aux sens (du Coran)Il est étrange de savourer le Coran alors qu'on ignore son sens ? On doit recourir à un livre de Tafsîr qui soit en adéquation avec le niveau du lecteur. Les Tafsîrs sont nombreux, mais souvent presque semblables, le lecteur trouvera donc de l'intérêt en consultant l'un ou l'autre des livres qu'on lui conseille, de même qu'il ne manquera pas grand-chose dans les livres qu'il n'a pas consultés.
Pour les non-spécialistes je conseillerai une méthode proche de ce que cherche la plupart des gens dans les sens contenant du subtil et de l'affable. Mais avant cela on doit signaler qu'il n'existe pas de livres, parmi ceux du Tafsîr, spécialement dédiés à ces subtilités qui d'ailleurs ne sont pas dissociables du sens originel duquel elles sont tirées.
1- Il lui faudra connaître le sens précis du verset ; parmi les ouvrages conseillés : Al-Mu’în de Madjd Makkî et le Tafsîr de Sa’dî. La raison du choix de ces deux livres est qu'ils sont facilement accessibles et s'intéressent à certaines subtilités. Nous pourrions leur ajouter Mukhtasâr al-tafsîr.
2- Le centre Tadabbur qui s'intéresse à la recherche dans ce domaine publie des bulletins sous le titre Pour qu’ils méditent ses versets, en plus du livre Afyâ (Sous l'ombre) de cheikh ‘Abdallah ibn al-Qâsim et celui du cheikh ‘Abd al-‘Azîz al-Tarîfî, du livre Pour qu’ils méditent du cheikh ‘Abdallah al-Qurachî ainsi que du suivi de l’application disponible sur les téléphones mobiles intitulée Djawwâl tadabbur qui contiennent tous des déductions très subtiles doublées du respect des fondements de la rhétorique généralement loin de toute facticité et de toute pédanterie.
3- Accorder de l'importance à la lecture du livre de Farîd al-Ansârî et écouter le Tafsîr sonore publié sur son site web, consulter les livres d’Ibrâhîm al-Sakrân et d'autres parmi ceux qui s'intéressent à ce domaine.
4- Consulter les livres du Tafsîr s'intéressant aux subtilités comme Mahâsin al-tafsîrécrit par al-Qâsimî et A l’ombre du Coran de Sayid Qutb.
5- Le fait de lire à propos des finalités des sourates et des versets aide à faire ressortir beaucoup de subtilités. Les sources publiques et privées de cette discipline sont peu nombreuses d'où le besoin de recherches dans ce domaine. Parmi ces sources on peut citer :
- Les finalités des sourates tirées du livre Al-tahrîr wa-l-tanwîr de Muhammad al-Hamd
- Les noms et les vertus des sourates de Munîr al-Dawsarî, j'ai abordé à travers mes écrits une partie de ce domaine.
6- Le reste est basé sur l'effort de recherche que déploie l'homme à condition de ne pas se hâter à les publier avant de procéder à la consultation pour s’assurer du bienfondé du résultat de ses recherches.

Quatrième étape : renouer avec Qiyyâm al-layl (prière nocturne)La lecture du hizb (section ou partie du Coran) durant la nuit et la psalmodie du Livre d’Allah au moment du repos du cœur est une autre histoire ! Ce que nous endurons le plus de ce matérialisme envahissant est la perversion des réalités de l'univers : la nuit étant nuit et le jour étant jour, vous devrez vous mettre en retrait dans les ténèbres de la nuit pour psalmodier ce que vous récitez du Coran afin que vous soyez inscrit parmi ceux qui veillent les nuits en récitant le Coran et qui se prosternent devant Allah dans le but de S'en rapprocher.
Il est impératif de s’habituer à veiller avec le Coran afin de faciliter les veillées durant les nuits du Ramadan. En effet, plus on s’éloigne de la lecture du Coran, plus les cœurs s'endurcissent !
L'homme n'a qu'à renouer avec la Révélation et soigner sa psyché en s'adonnant à la lecture du Coran et de la Sunna pour assouplir la rudesse de son cœur. Tout cela doit s'accompagner de l’invocation du Seigneur de l’univers, Lui qui fait revivre la terre une fois morte n’est-Il pas capable de faire revivre les cœurs après leur rudesse ! En effet, les cœurs ont des appétences qui se manifestent, des suspicions qui glapissent et des couches de souillures qui se compriment.
Le remède approprié se trouve dans le verset suivant : « Ô hommes ! Il vous est venu une exhortation de votre seigneur, un remède (pour les maux) contenus dans les poitrines, une juste direction vers la vérité (hudâ) et une miséricorde pour les croyants».
Je n'ai pas besoin, à cet égard, de trop m'appesantir sur l'intime relation entre le Coran et la prière ainsi que la tranquillité qu'éprouve l'homme en se tenant debout entre les mains de son Seigneur.
Le but est que celui qui cherche la lumière doit obligatoirement se rapprocher davantage chaque jour du Livre d’Allah ; ce faisant, sa guidée s'effectue à la lumière du Coran qui débarrasse son cœur de ses souillures. Rappelez-vous du verset : « Or il s’agit d’un Livre si puissant (que nul ne peut l’atteindre) ! L’erreur ne saurait lui parvenir, de quelque côté que ce soit, car c’est une révélation du Sage, Digne de toute louange ».
Plus vous vous rapprochez de ce Livre, plus vous gagnez.

Certaines erreurs que nous commettons pendant le mois de Ramadan


Le mois de Ramadan est le mois des efforts fournis dans l’accomplissement des actes d’adoration et d’obéissance, qui permettent de se rapprocher d’Allah, exalté soit-Il. C’est pourquoi le musulman doit faire tout son possible pour manifester ce qu’il y a de mieux en lui devant son Seigneur, exalté soit-Il. Ainsi, à titre de conseils sincères et d’entraide dans le bien, nous citerons quelques erreurs et innovations commises pendant le mois de Ramadan afin que les jeûneurs puissent les éviter et que leurs œuvres en soient préservées. Ces erreurs sont de différentes sortes, certaines se rapportent au credo et aux actes d’adoration, d’autres à la parole et au comportement ; et leurs jugements varient entre l’illicite et le détestable. Tout au long de son séjour dans ce bas monde et plus particulièrement durant le mois de Ramadan, le musulman doit faire de son mieux pour se préserver de ces erreurs, aussi minimes apparaissent-elles. Parmi ces erreurs, citons les suivantes :
- Adopter trop facilement des hadiths qui sont en fait faibles, voir même apocryphes, et les répandre parmi les gens sous prétexte de les inciter à faire le bien pendant le mois de Ramadan. Ensuite ces hadiths sont colportés et même cités durant les cours de religion pendant ce mois et les sermons. Si la transmission et l’enseignement de la tradition prophétique constituent un acte d’adoration qui rapproche son auteur d’Allah, exalté soit-Il, c’est une grande faute d’attribuer au Prophète () un hadith qu’il n’a pas dit. Il faut absolument préciser qu’il s’agit d’un hadith Da’îf (faible) ; quant aux hadiths Mawdû’ (apocryphe), ils ne doivent même pas être cités si ce n’est pour mentionner qu’ils sont apocryphes. Le Prophète () a dit dans un hadith Marfû’ mutawâtir : «Celui qui profère sciemment des mensonges contre moi doit s’attendre à entrer en Enfer » (Boukhari et Mouslim). C’est pour cela qu’il faut absolument vérifier l’authenticité de chaque hadith avant de l’attribuer au Prophète () et de l’enseigner aux gens. Conviendrait-il qu’un jeûneur dévot attribue au Prophète () des propos qu’il n’a pas prononcés ? Par ailleurs, la mise en pratique des hadiths Da’îfs en ce qui concerne les actes vertueux, selon ceux qui le permettent, exige le respect de certaines règles, mais en aucun cas on ne peut les adopter en ce qui concerne les prescriptions jurisprudentielles ou le credo.
- Négliger d’accoutumer les enfants à jeûner et de les exercer à accomplir les obligations religieuses dès leur jeune âge, en particulier la prière et le jeûne, comme l’ont expliqué les oulémas. En vertu des commandements du Prophète (), il faut ordonner aux enfants à partir de sept ans d’accomplir la prière, et les frapper s’ils refusent de l’accomplir à l’âge de dix ans. Al-Rabî’ bint Mu’awwidh, qu’Allah soit satisfait d’elle, a relaté : « Le Prophète () a envoyé des messagers le matin de ‘Âchûrâ’ aux villages des Ansârs (les Auxiliaires) pour leur dire : 'Celui qui n’est pas à jeun qu’il jeûne jusqu’à la fin de la journée. Et celui qui est déjà à jeun, qu’il continue son jeûne'. Par la suite, nous jeûnions ce jour et faisions jeûner nos jeunes enfants. Nous leur fabriquions des jouets en laine. Si l’un d’eux pleurait de faim, nous le lui donnions (pour le distraire) jusqu’à la rupture du jeûne » (Boukhari et Mouslim).
Il faut donc ancrer l’amour du jeûne chez les petits et les accoutumer à l’accomplir en les faisant aspirer à sa récompense et en louant ceux qui l’observent. On peut recourir à une sorte de gradation surtout lorsque la journée est longue et la chaleur intense, c'est-à-dire qu’un enfant peut jeûner jusqu’à la prière de Dhuhr, et un autre jusqu’à celle de ‘Asr, pour les faire parvenir progressivement à jeûner toute la journée, cela en fonction de leur capacité.
Malheureusement, la majorité des désobéissants qui manifestent ouvertement leur refus de jeûner pendant la journée du mois de Ramadan ne se sont pas habitués à jeûner dès leur jeune âge et on ne les a pas entraînés à l’accomplir, et si on leur demande de l’accomplir maintenant ils le considèrent comme un fardeau.
- S’empresser, dès qu’on entend l’appel à la prière du Maghreb, de manger et de boire, tout en négligeant de répéter les formules de l’appel après le muezzin, alors que le Prophète () a dit : «Lorsque vous entendez l’appel à la prière, répétez ce que dit le muezzin » (Boukhari et Mouslim). Le jeûneur perd ainsi la récompense de la répétition de ces formules. Par ailleurs, beaucoup de jeûneurs négligent l’accomplissement en commun et à la mosquée de la prière du Maghreb, sous prétexte de la consommation du repas de la rupture du jeûne, ce qui déroge à la ligne de conduite du Prophète (). En fait, il faut que le jeûneur consomme juste de quoi étancher sa soif et apaiser sa faim, puis se rende à la mosquée pour participer à la prière en commun, puis retourne chez lui pour compléter son repas. Non seulement il obtiendra ainsi la récompense de la prière en commun, mais il permettra aussi à son estomac de se reposer et de recevoir graduellement la nourriture, sans le remplir excessivement, et ce, pour qu’il ne lui soit pas pénible d’accomplir la prière nocturne et de faire des efforts dans l’accomplissement d’actes cultuels.
- Délaisser les deux unités de la prière surérogatoire qui suivent la prière de ‘Ichâ’, qui est une sunna fortement recommandée pendant et en dehors du mois de Ramadan. Beaucoup de musulmans accomplissent la prière de ‘Ichâ’, puis se lèvent pour l’accomplissement de la prière de Tarâwîh et ne prient pas ces deux unités de prière recommandées qui suivent la prière de ‘Ichâ’, et ce pendant tout le mois de Ramadan, bien qu’ils les observent en dehors de ce mois.
- Parmi les erreurs commises pendant l’accomplissement de la prière de Tarâwîh figure le fait que certains tiennent un exemplaire du Coran pour pouvoir suivre la récitation de l’imam, négligeant ainsi de poser la main droite sur la gauche, alors que Sahl ibn Sa’d, qu’Allah soit satisfait de lui, a dit : « Les gens recevaient l’ordre de placer la main droite sur le bras gauche pendant la prière ».
Abû Hâzim, rapporteur de ce hadith, a ajouté : « Je sais qu’il ne peut rapporter ceci que du Prophète () » (Boukhari). Ainsi, ceux-ci s’occupent de tenir et déposer leur Coran, en tournant ses pages alors que ce qui leur incombe est d’écouter attentivement la récitation de l’imam et de méditer sur ce qu’ils entendent.

- Il faut également rectifier l’expression « Ramadan Karîm » (Ramadan est généreux). Le cheikh Muhammad ibn Sâlih al-‘Uthaymîn, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Cette expression est incorrecte et il faut plutôt dire des expressions, telles que « Ramadan Mubârak » (passez un Ramadan béni). Car ce n’est pas le mois qui donne, et qui est donc généreux, mais c’est Allah, exalté soit-Il, Qui lui a accordé son mérite et a fait de lui un noble mois et un temps pour accomplir l’un des piliers de l’Islam ».
- Il faut également revoir l’usage qui consiste à imprimer les Imsâkiyat qui contiennent les horaires du mois de Ramadan, dont ceux de l’Imsâk (moment où l’on s’abstient de consommer de la nourriture et des boissons). Ces Imsâkiyat fixent ainsi le début du jeûne à dix minutes ou un quart d’heure avant l’aube, alors que le fait de fixer l’abstention de consommer nourritures et boissons à un certain temps avant l’appel à la prière constitue un ajout par rapport à ce qu’Allah a prescrit et celui qui agit de la sorte fait preuve d’excès. Aïcha, qu’Allah soit satisfait d’elle, a relaté : « C’est de nuit que Bilâl faisait l’appel (à la prière). Le Prophète () dit alors : 'Mangez et buvez jusqu'à ce que vous entendiez l'appel d'Ibn Um Maktûm, car il ne le fait qu’à l’aube' » (Boukhari et Mouslim). Ce hadith indique la signification du fil blanc et noir mentionnés dans le verset dans lequel Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit » (Coran 2/187).
- Parmi les erreurs fréquentes, figure le fait d’écourter la prière de Tarâwîh avec une récitation hâtive, parfois même sans sérénité ni recueillement et encore moins une méditation des versets récités. Il y a également la prolongation et l’exagération dans les invocations du Qunût avec le recours aux assonances dans celles-ci, ou s’attacher à des invocations bien précises, surtout lors de l’invocation relative à la récitation complète du Coran, ce qui n’a été rapporté ni du Prophète () ni de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux.
- Appeler le dernier vendredi du mois de Ramadan « le vendredi orphelin », tout en l’accompagnant de choses particulières, comme le fait de répéter sur les minbars : « Qu’Allah ne nous prive pas de ton retour, ô mois du Coran, des lanternes, de Tarâwîh, des clés du Paradis », etc.
- Une erreur relative à Laylat al-Qadr est d’affirmer sa date de manière catégorique à la masse des gens, en dépit de la divergence à ce propos, et de la célébrer en ce jour déterminé par des festivités, des sermons et des poèmes laudatifs, au lieu de veiller cette nuit en prière et y multiplier les actes de dévotion ; ou encore de croire en des signes qui doivent apparaître cette nuit, comme la tombée de la pluie ou la vision de certains songes, etc., alors que ces signes n’ont jamais été confirmés par la Charia.
- Le gaspillage dans les dépenses en matière de nourriture, de boissons, de fruits, de desserts, de pickles et d’apéritifs, qui dépassent souvent dans une large mesure celles effectuées en dehors du mois de Ramadan.
- Commettre certains péchés graves, comme la négligence du paiement de la Zakât pendant plusieurs années, ou de l’accomplissement du Hadj en dépit de la capacité financière et physique de le faire. Il y a aussi le fait de pratiquer l’usure en ayant recours aux banques usuraires, de ne pas être assidu dans l’accomplissement de la prière obligatoire ou l’observer uniquement pendant le mois de Ramadan et les vendredis, de s’adonner à la médisance et au colportage, de faire usage de pots-de-vin, de tricher, entre autres péchés majeurs faisant perdre à la personne la récompense de son jeûne. Ce type de jeûneur ne profitera pas du fait de s’être abstenu, du Fajr au Maghreb, des choses qui annulent le jeûne sauf qu’il est déchargé de l’obligation et il n’aura pas à le rattraper. Cependant, il sera le Jour de la Résurrection parmi ceux qui ont commis des grands péchés et qui méritent d’entrer en Enfer pour avoir délaissé un pilier ou commis un grand péché dont il ne se serait pas repenti, et s’il n’accomplit pas ce jeûne, un grand péché supplémentaire est ajouté à la liste.
- Lorsque le mois de Ramadan tombe pendant les vacances d’été ou autres, certains voyagent pour se divertir dans des stations estivales et balnéaires, les parcs et les plages, où beaucoup d’actes de désobéissances sont commis comme la mixité entre hommes et femmes, la nudité, etc. Parallèlement, ils délaissent le jeûne et raccourcissent les prières sous prétexte qu’ils sont en voyage. En fait, les jurisconsultes ont affirmé que cette autorisation est à prendre lorsqu’il s’agit d’un voyage obligatoire, recommandé ou licite, mais lorsque le voyage est pour des fins illicites, il n’est pas permis de délaisser le jeûne de Ramadan, ni de raccourcir la prière, car cela facilite la désobéissance.
- Parmi les choses fort répandues pendant les vacances, passer la nuit dans les cafés, sur la corniche, devant la télévision ou en compagnie d’amis, entretenant des discussions sans intérêts, et cela jusqu’à l’heure du Sahûr (repas pris avant l’aube). Pour consacrer ensuite, toute la journée au sommeil, manquant même parfois la prière de l’aube en commun ou à son temps prescrit, alors qu’il a été rapporté dans un hadith que « le Prophète () ne voyait pas d’inconvénient à retarder un peu la prière de ‘Ichâ’ jusqu’à la moitié de la nuit, et il n’aimait ni dormir avant son accomplissement ni parler après.» (Boukhari et Mouslim).
Al-Nawawî, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Les oulémas sont unanimes sur le fait qu’il est détestable de discuter après l’accomplissement de la prière d’al-‘Ichâ’, à moins qu’il y ait un bien à cela » (Tiré du livre ‘Alâma yasharu hâ-ulâ’ de Khâlid Abû Sâlih).
Le cheikh Sâlih al-Fawzân a dit : « Passer la nuit dans des balivernes, des jeux, des distractions et des péchés, ou à suivre des feuilletons, des films obscènes et des émissions satellitaires est illicite en dehors du mois de Ramadan, et davantage encore pendant le mois du jeûne, vu sa sacralité. Ces longues soirées entraînent le gaspillage des heures de la nuit et de la journée, car il se peut que le musulman dorme pendant la journée, manquant les temps prescrits de la prière parce qu’il a veillé pendant la nuit. En fait, Allah, exalté soit-Il, a réservé la nuit au sommeil et la journée au travail, mais ceux-ci font le contraire, manquent ainsi à leur devoir et gaspillent leur temps en veillant pendant la nuit et en dormant pendant la journée » (‘Alâma yasharu hâ-ulâ’).
En outre, toute veillée entraînant une chose illicite est illicite. Quant à la veillée louable, c’est celle qui consiste à passer la nuit à adorer Allah ou à rendre service aux musulmans, sans pour autant manquer à une obligation ou négliger un intérêt plus important.
- Certaines femmes qui ont leurs menstrues ou leurs lochies ont des scrupules à manger et boire durant la journée du mois de Ramadan, et mangent peu ou prennent quelques bouchées juste avant l’appel à la prière du Maghreb, seulement pour confirmer qu’elles ne sont pas en jeûne ! Or, c’est une exagération, surtout de la part d’une femme qui vient d’accoucher et allaite, et qui a, par conséquent, besoin d’une bonne nutrition. La femme qui a ses menstrues ou ses lochies est autorisée à manger et à boire pendant la journée de jeûne sans problème et il lui est même interdit de jeûner. C’est plutôt dans le cas de la personne qui a rompu son jeûne du mois de Ramadan sans excuse valable qu’il est interdit de manger et de boire durant la journée, car elle se doit de respecter la sacralité de ce mois. Celui qui se comporte ainsi doit absolument rattraper les jours manqués et une expiation en fonction de la raison pour laquelle il a rompu son jeûne sans excuse valable.
Voilà quelques-unes des infractions et des hérésies religieuses dont se rendent coupables certains musulmans au cours du mois du jeûne et que j’ai évoquées globalement de peur d’être trop long. J’implore Allah, exalté soit-Il, de nous protéger tous contre les erreurs et la négligence pendant ce noble mois. Âmîn.
Subhânaka Allahumma wa Bihamdika. Achhadu allâ Ilâha illa Ant. Astaghfiruka wa Atûbu Ilayk (Exalté et loué sois-Tu, ô Seigneur. J’atteste que nulle divinité n’est digne d’être adorée en dehors de Toi. Je Te demande pardon et me repens)

mardi 16 juin 2015

Femme convertie avec un mari non pratiquant ...Que faire ?


Question

J'ai embrassé l'Islam il y a deux ans et demi environ. Mon mari n'est pas pratiquant. Il a essayé, mais finalement il dit qu'il ne veut pas. Le problème maintenant est que je suis mère de trois enfants, j'aime mon mari, mais il n'a pas la religion. Je vis avec des gens non pratiquants, et c'est vraiment difficile pour moi d'avancer à un bon rythme. J'ai décidé, il y a plus d'un an de porter le Hidjab, mais mon mari n'arrête pas de me faire des remarques : il me dit que je suis moche avec; que je n'ai pas besoin de ça. Je sens qu'il m'aime moins, je suis entrain de le perdre en quelque sorte, même si je sais qu'il restera avec moi. Il a honte de moi. Que faire ? Je lui ai parlé de l'Islam, il fait leRamadhan, croit en Allah mais il ne veut pas avancer. Pour lui, la religion est une contrainte. Je me pose plein de questions sur l'éducation des enfants. Comment vont-ils vivre cette différence ? Moi qui, ai tout changé dans ma vie.

Réponse

Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur,

Qu’Allah récompense vos efforts pour éduquer et guider vos enfants conformément aux préceptes de la religion et de la vertu.
Si votre mari se comporte pareillement à ce que vous avez relaté, laxisme dans l'accomplissement de ses devoirs religieux et mépris pour le port du Hidjab, nous vous invitons à :
Multiplier les invocations pour qu’Allah le guide sur le droit chemin et l'aide à s’y conformer, pour cela vous devez profitez, autant que possible, des moments favorables à l'exaucement des invocations.
Conseiller votre mari avec bienveillance et indulgence ; lui faire entendre des sermons, des exhortations émouvantes (cassettes).
Vous faire aider par des personnes de bonne réputation qui pourraient le persuader.
Lui rappeler ses obligations devant Allah le Très Haut.
 Ibn Habbane et Nassai ont rapporté que le Prophète, , a dit : "Certes, Allah interrogera chaque berger sur ce qu'Il lui a confié, qu'il l'ait gardé ou égaré, jusqu'à interroger l'homme sur les membres de sa famille".
En suivant cette méthode avec votre mari, il se peut qu'Allah l'aide à revenir à la raison et vous satisfasse ainsi.
Par contre, si votre mari s'entête, notamment en ce qui concerne le mépris pour leHidjab, vous devez vous conformer aux ordres d'Allah et le porter malgré tout !
Vous devez également faire de votre mieux pour garder vos enfants et leur donner une éducation islamique. Si par la suite votre mari vous répudie, sachez qu'Allah vous offrira une issue favorable et vous le remplera un mari pieux.

Et Allah sait mieux.

Je voudrais savoir comment rendre licite une relation avec une chrétienne ou athée?


Question

Je voudrais savoir comment un homme musulman doit s’y prendre pour rendre licite, par un mariage légal, une relation qu'il a avec une femme chrétienne ou athée, depuis 17 ans et dont il a deux enfants ?

Réponse

Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Cher frère,
La première chose que doit faire un musulman qui a commis un tel péché, la fornication, est de se repentir sincèrement auprès d'Allah . Le repentir doit remplir les conditions mentionnées dans la fatwa 42272. La fornication est l'un des péchés capitaux les plus vilains et les plus odieux. C'est une honte qui salit l'honneur de celui qui la commet, en ce bas monde et dans l'au-delà. Allah, le Très Haut dit : " Et n'approchez point la fornication. En vérité, c'est une turpitude et quel mauvais chemin !" (Sourate 17/Verset 32).
Le Prophète, Salla Allahou  Alaihi wa Sallam, a dit : "Le fornicateur, au moment où  il commet le Zina,  n'est pas croyant " Boukhari et  Muslim.
Celui qui commet la fornication doit se repentir auprès d'Allah, le Très Haut, avant que la mort ne le surprenne, sinon il le regrettera au moment où le regret ne lui sera d'aucun secours (Consultez la fatwa 3572).
Quant à rendre licite cette relation par un mariage légal, sachez que :
- Si elle est athée, le mariage avec elle n'est pas permis à l'origine, comme c'est mentionné dans la fatwa 41932, qu’il est forniqué avec elle ou non.
- Si elle est Chrétienne, il n'est pas permis de se marier avec la chrétienne fornicatrice. Allah a rendu licite le mariage avec les chrétiennes mais seulement avec celles qui sont chastes et vertueuses et non les fornicatrices, consultez la fatwa 41924
Donc dans les deux cas le mariage avec elle ne lui est pas permis, à moins qu'Allah le Puissant et Majestueux la guide et qu'elle se convertisse à l'Islam. Dans ce cas, il est nécessaire qu'ils fassent un contrat de mariage répondant  à tous les critères légaux pour qu'ils puissent continuer légalement à vivre ensemble.
Quant aux enfants qu'ils ont conçus hors mariage, ils pourront être affiliés au père s'il le désire, du moins selon l'avis des imams Hassan Al-Basri, Ishaq, Ibn Taymiya et son élève Ibn Al Qayam. Nous rappelons que ces derniers stipulent que l'enfant né d'une fornication pourra être  affilié à son père naturel (le fornicateur qui a forniqué avec sa mère) si ce dernier demande qu'il lui soit affilié. Voir notre Fetwa N: 52678 qui éclaircit l'appartenance légale des enfants adultérins.
Nous implorons Allah d’améliorer les conditions des musulmans et de bien guider les égarés qui se trouvent parmi eux. Il est Audient et Très Proche.
Et Allah sait mieux.

SALAM